A VUELO DE PÁJARO
RELATO DE FERNANDO UREÑA RIB
A VUELO DE PÁJARO
(Cuento infantil, para Amaya)Al llegar la primavera entró por la ventana y a gran velocidad un pajarito azul, con tan mala fortuna que chocó contra la pared de la catedral y cayó al suelo. “La catedral” debo aclararte, era un cuadro colgado en la pared del fondo. Aunque el pájaro era pequeño, causó gran revuelo en la Oficina. José, por ejemplo, se precipitó a buscar ayuda, pidió que viniera la ambulancia e intentó, sin éxito, conseguir a la Sociedad Protectora de Animales. En fin, había que curar sus alas y sus patitas. Todo esto desató agrias discusiones entre él y Juan, otro empleado, quien insistía en desplumar el pajarito y hacer una sopa. O quizás abandonarlo a su suerte o lanzarlo al cielo desde la altísima ventana de la Oficina.
Luego de agrias discusiones, insultos e improperios, José decidió ocuparse personalmente del animalito. Lo cubrió con servilletas y paños, luego le trajo agua y migas de pan y lo colocó en una olorosa caja de chocolates. El pajarito se sentía a gusto, como un rey en su palacio, y de vez en cuando miraba a José y dulcemente le dejaba caer sus lágrimas de amor.
Así pasaron varias semanas en las que el ave se sentía contenta y crecía y crecía y crecía. Tanto, que hubo que trasladarla a la cocina, donde ella se satisfacía plenamente con las sobras que quedaban luego de los opíparos almuerzos de Juan y los demás empleados quienes traían comida china, tailandesa y unas suculentas empanadas turcas.
No sé decirte qué habría en aquellos alimentos, porque al cabo de un mes el ave ya no cabía en la cocina, de tan grande. Y poco a poco fue ocupando toda la casa, de modo que los empleados teníamos que agacharnos al entrar y arrastrarnos por el piso, debajo de sus alas, a fin de alcanzar los escritorios. Era preciso hacer malabarismos para escribir una carta, poner un fax o ir al sanitario.
Por supuesto, Juan estallaba de cólera, desesperado. Poco le faltó para abrir la ventana y lanzarse al vacío, porque el ave lo aplastaba, siempre que podía, con sus patas gigantescas e implacables. Un día, Juan logró escapar, por escasos milímetros, de sus garras y de sus picotazos y todos nos sentimos aliviados. Entonces el ave nos dijo “Vengan”. Y nos montó sobre su dorso y nos dio a todos un paseo maravilloso, a vuelo de pájaro, por la gran ciudad en que vivíamos.FERNANDO UREÑA RIB
A VOL D’OISEAU A vol d’ Oiseau
(Pour Amaya)
Le printemps est rentré par la fenêtre et en même temps à toute vitesse un oiseau bleu est arrivé. Mais par malchance il a tappé contre le mur de la cathédrale et il est tombé à terre. La cathédrale, je précise, était juste une photo accrochée à ce mur. Bien que petit, l’oiseau a causé un certain émoi dans le bureau. Joseph, par exemple, était déterminé à demander de l’aide, il voulait qu’une ambulance vienne et a essayé d’appeler la Société protectrice des animaux pour soigner ses ailes et ses pattes.
Toute cette acrimonie (mauvaise humeur) éclata entre lui et Jean, un autre employé insistait pour faire une soupe avec l’ oiseau, le laisser à son sort ou le lancer dans le ciel par la fenêtre du bureau.
Après maintes insultes et invectives, Joseph décida de s’occuper lui-même du petit animal. Il le couvrit de serviettes en tissus, puis lui apporta des miettes de pain, de l’eau et l’ installa dans une boîte de chocolate odorante, avec de beaux foulards et des serviettes. L’oiseau se sentait comme un roi dans son grand palais et parfois il regardait Joseph avec douceur laissant couler ses douces larmes d’amour.
Ils passèrent plusieurs semaines au cours desquelles l’oiseau était heureux et et grandissait, grandissait…et grandissait encore. Aussi, nous dûmes l’installer dans la cuisine où il se trouva pleinement satisfait des miettes laissées après le déjeuner somptueux de Jean et de ses collègues qui apportaient de la nourriture chinoise, thaïlandaise et de succulentes empanadas chiliennes.
Je ne peux pas te dire ce qui se trouvait dans ces aliments, car après un mois l’oiseau était si grand qu’il ne rentrait plus dans la cuisine. Et peu à peu il occupa l’espace de toute la maison, de telle sorte que les employés devaient se baisser et ramper sur le sol afin d’atteindre les bureaux ou faire d’étranges gymnastiques s’ils voulaient écrire une lettre, un fax, ou aller aux toilettes.
Alors, Jean laissa éclater sa colère et son désespoir et il s’en fallut de peu pour qu’il ouvrit tout grand la fenêtre et sauta dans le vide, parce que l’oiseau l’écrasait dès qu’il pouvait de ses pattes géantes et implacables. Un jour, par un très petit espace de quelques millimètres, Jean réussit à échapper à ses griffes et à son bec et nous nous sentîmes tous soulagés.
Alors l’oiseau dit: “Venez”. Nous montâmes alors sur ses ailes et il nous offrit une
magnifique promenade de la belle ville où nous vivions, à vol d’oiseau.
FERNANDO UREÑA RIB